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Le bèlè en Martinique

La Martinique vous invite sur les traces du bèlè, art traditionnel martiniquais mêlant danse, musique, chant et conte. Alors tendez l’oreille et ouvrez grands les yeux, voilà le bèlè !

Les origines du bèlè

Le bèlè est une pratique artistique qui désigne à la fois une danse, un rythme, un chant, mais aussi un tambour. C’est un art traditionnel martiniquais qui prend sa source dans les danses et chants emmenés par les esclaves en Martinique. Une véritable expression culturelle utilisée à la fois comme moyen de résistance et de célébration de la vie. Un héritage ancestral et civilisationnel de la culture et du culte africain encore présents en Martinique.

En Martinique, le bèlè a évolué dans les plantations sucrières et les communautés rurales dans le cadre de rituels liés à la vie quotidienne ou aux fêtes religieuses. Il évolue alors au contact de la culture européenne dans le contexte de l’esclavage où il était interdit de le jouer.

C’est alors une manière de rythmer la vie rurale. Les chants, tambours et danses du bèlè permettent de raconter l’histoire de l’île ou les différends entre colons. C’est une façon pour les Martiniquais de parler de travail, de raconter l’histoire, de parler de la vie de tous les jours mais aussi de leurs luttes sociales. Le chant bèlè est une performance de l’oralité qui permet la cohésion de la société, de la communauté. Il rythme le travail dans les plantations.

Le mot “bèlè” vient de “Bel air” en français, ou l’art de se tenir bien.

Parmi les artistes emblématiques porteurs de cette tradition musicale martiniquaise, on retrouve Ti-Raoul et ses frères Grivallier, Ti-Emile, Sully Cally, ou encore Eugene Mona et les frères Rastocle. 

Les différents bèlè de Martinique : on danse ?

Le bèlè s’organise autour d’un tambour, d’un chanteur “voix douvan”, de danseurs et de choristes, aussi appelés “voix dèyè”. Lors d’une soirée ou d’un moment bèlè, l’organisateur s’adresse d’abord aux danseurs qui choisissent leur tanbouyé, ou joueur de tambour. C’est le tanbouyé qui désigne ensuite le chanteur soliste avec lequel il dialoguera, avant que celui-ci ne sélectionne les choristes.

Les danses lalin klè

Les danses "lalin klè" ou "clair de lune" sont célébrées sous la pleine lune, où les danseurs et musiciens se rassemblent pour danser le bèlè. C’est un moment de partage fort avec les ancêtres et la nature. Lalin klè célèbre la fécondité et les périodes de récolte.

Le danmyé

Le danmyé est une danse de combat traditionnelle, souvent associée au bèlè, où l’agilité et la ruse des danseurs sont mises en avant. Il est accompagné de chants et de tambours, et symbolise la lutte, la résistance et le respect des valeurs ancestrales.
 

Les répertoires bèlè

Les répertoires varient selon les régions de la Martinique. Il existe en Martinique deux types de bèlè, le bèlè du Nord (ou Bèlè Lino), très largement enseigné et répandu sur notre belle île, et le bèlè du Sud (ou Bèlè Lisid), moins connu et pratiqué aux alentours des Anses d’Arlet.

  • Le Bèlè Linò 1 ou Bèlè Sainte Marie : Qui porte le nom de la commune dont il est originaire.
  • Bèlè Linò 2, le Bèlè Baspwent : Pratiqué dans la commune de Basse-Pointe, c’est un bèlè davantage empreint des traditions rurales locales.
  • Bèlè Lisid : Ce bèlè est représentatif du sud de l'île et se distingue par des rythmes plus lents et des chants plus mélodieux.
     

Le tambour bèlè

Le tambour bèlè est l’instrument central dans l’univers du bèlè. Fabriqué de manière artisanale, il est traditionnellement composé d’un tronc d’arbre creusé et recouvert de peau de chèvre ou de cabri, soigneusement tendue et clouée.

La préparation de la peau est un art en soi : elle est généralement mise à sécher puis ajustée pour obtenir la tension idéale, afin de produire des sons puissants et profonds. Le tambour bèlè n’est pas seulement un instrument de musique, c’est aussi un symbole culturel fort de l’identité martiniquaise.

Le tanbouyé (joueur de tambour) est une figure essentielle dans la performance du bèlè. Il incarne le “cœur battant" de la danse et de la musique. Bien plus qu’un simple accompagnateur, le tanbouyé guide la danse, en suivant les mouvements du danseur principal, le "débouya". Les deux s’observent et communiquent dans une interaction intense : le tambour, par ses variations rythmiques, marque les moments clés de la danse et relie les danseurs au public. Le tanbouyé utilise des frappes spécifiques pour changer le tempo, souligner un mouvement ou même rappeler l’attention du chanteur. Cette capacité d’adaptation, comme un dialogue silencieux mais expressif avec le danseur, est une partie majeure de l’art et de la performance bèlè.

L'oralité dans le bèlè

Dans le bèlè, l'oralité tient une place centrale : c’est elle qui permet de transmettre les récits, les chants et les valeurs culturelles. Les paroles des chants bèlè, appelées "lavwa", sont souvent improvisées, faisant écho aux récits de la vie quotidienne, aux histoires des ancêtres, ou encore à des messages engagés. Le "lavwa" est assuré par un ou plusieurs chanteurs, qui entonnent des mélodies rythmiques et répétitives, en alternant avec les chœurs. La répétition des phrases et la structure de "call and response" (appel et réponse) facilitent l’apprentissage et l’engagement du public, en particulier lors des événements communautaires où le bèlè est pratiqué.

Les chants bèlè perpétuent l’histoire orale de la Martinique en racontant des histoires de lutte, de fierté et de résistance. Par cette oralité, le bèlè transmet des proverbes et des leçons de vie, incarnant les valeurs et l’esprit de la Martinique. Cette transmission orale n’est pas figée : elle évolue en fonction des expériences de chaque tanbouyé, chanteur ou danseur, qui enrichissent le répertoire de leur propre vécu.

Une véritable symbiose entre danseurs, musiciens et public, où chacun participe activement à la transmission vivante de notre belle culture martiniquaise.

Le ti-bwa du bèlè

Le ti-bwa (ou "petit bois" en français) est un autre instrument clé du bèlè, bien que plus discret que le tambour bèlè. Composé de deux bâtons en bois dur, le ti-bwa est frappé contre le cadre du tambour ou sur une planche de bois spécifique pour créer un contre-rythme.

Le ti-bwa joue un rôle de soutien, en ajoutant des nuances et en maintenant un tempo stable, permettant au tambour de mener la danse avec plus de liberté rythmique. Le joueur de ti-bwa, ou tibwa-yé, crée des motifs rythmiques répétitifs qui forment la "trame" sonore du bèlè. Ce rythme continu agit comme une base sur laquelle le tanbouyé et les danseurs peuvent improviser. Les sons secs et réguliers du ti-bwa contrebalancent les battements graves et vibrants du tambour, créant un équilibre dynamique entre puissance et subtilité.

En fonction des danses ou des styles de bèlè, le ti-bwa peut adopter différents motifs rythmiques. Par exemple, dans les moments plus intenses de la danse, le joueur de ti-bwa peut accélérer légèrement son tempo, influençant ainsi l’énergie de la danse et poussant le tanbouyé à adapter ses frappes. Les joueurs de ti-bwa expérimentés savent interpréter l’ambiance d’une performance et ajuster leur jeu pour intensifier le lien entre les danseurs, le tambour et le chant.

Où apprendre le bèlè ?

Les associations de Bèlè en Martinique sont des lieux importants où vous pourrez apprendre des chants traditionnels, mais aussi à danser et à jouer du tambour bèlè. Elles sont essentielles pour la transmission de l’art ancestral et si important pour la Martinique qu’est le bèlè. 

  • La Maison du Bélè
  • L.T.B.M Lekol Tanbou Bele Matinik
  • Passion Bèlè
  • Bèlé an Wout - Promotion de la culture martiniquaise
  • Association Bèlè Légliz Fort-de-France, cours de musique, cours de chant
  • Association Bel Tipa Bèlé - Trois-Ilets - promotion et l'apprentissage des danses traditionnelles, telles que le Danmyé, la Kalenda
  • Sakitanou Wapa - Fort-de-France
  • A.L.B.A.M. Association Le Bel Âge Martinique - Fort-de-France
  • Apamia au Vauclin
  • AM4
     

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Chants, danses et contes : le bèlè