Bienvenue en Martinique !
Une langue pleine
de vie
Pour bien comprendre l’histoire du créole martiniquais, il nous faut remonter plus de 3 siècles en arrière. Selon les spécialistes, c’est à cette époque bien particulière que le créole martiniquais serait né, afin de permettre aux différentes communautés présentes sur l’île de communiquer entre elles : les colons venant de France et les esclaves, principalement venus d’Afrique.
A l’instar des autres créoles : haïtien, guyanais, réunionnais, saint-lucien ou guadeloupéen, le créole martiniquais est une langue, surtout utilisée à l’oral. Si la base lexicale est française, on y retrouve de nombreuses influences : anglaises, espagnoles, indiennes, amérindiennes, et bien entendu, africaines. Une jolie mosaïque.
L’évolution du créole Martiniquais
Envisagé comme un simple patois, le créole martiniquais a souvent été injustement dévalorisé, en particulier dans les écoles où il était jugé comme trop familier.
Grâce au long combat de certains intellectuels et auteurs bien connus de la littérature antillaise tels que Jean Bernabé, Raphaël Confiant ou encore Patrick Chamoiseau, le créole martiniquais fait aujourd’hui l’objet d’un CAPES à l’université, et est enseigné dans les écoles. Il est reconnu comme une langue régionale à part entière.
Si le français s’est imposé dans l’administration et les services publics, il existe aujourd’hui une vraie complémentarité entre les deux langues.
Parlez-vous créole ? - Es ou ka palé Kréyol ?
Parlez-vous créole ? - Es ou ka palé Kréyol ?
Ici, on parle avec amour !
Comme tous les créoles, le créole martiniquais est une langue intime, de proximité, plutôt réservée au cercle familial ou amical. Mais dès que vous aurez mis les pieds sur l’île, il vous suffira de tendre l’oreille pour vous apercevoir que le créole est parlé partout et par tous : dans la rue, sur les marchés, à la plage ou tout simplement en écoutant une chaîne de radio locale (un excellent moyen de s’imprégner de la culture antillaise).
Vous ne tarderez pas non plus à comprendre que le tutoiement se pratique assez facilement en Martinique, et pour cause : le vouvoiement n’existe pas en créole. Si de parfaits inconnus s’adressent à vous en vous appelant « doudou », n’en soyez pas offensé, au contraire !
Ce petit mot, qui signifie « chéri(e) » en créole, est toujours utilisé avec beaucoup de bienveillance et de respect. Eh oui, les Martiniquais sont très sensibles aux marques de politesse. Ainsi, un « bonjour » (Bel Bonjou), « bonsoir » (Bonswé), « s’il vous plaît » (souplé), « merci » (mèsi) prononcés haut et fort seront toujours très appréciés !
Nou Kontan wé Zot : Bienvenue (mot à mot : Nous sommes contents de vous voir)
Sa ou fé ? : Comment ça va ?
Man ka tchimbé : Je vais bien.
Pani Pwoblem : pas de problème / de rien / je vous en prie.
I bon : C’est bon
Vini la : Viens là
Ba mwen : Donne-moi
Mennen mwen : Guide-moi
Doudou : chéri(e)
An nou alé ! : Allons-y ! En route !
A pli ta : À plus tard
An lot soley ! : Au revoir ! À bientôt !
Tchimbé raid, pa moli : Tiens bon, ne faiblis pas !
Bon maché ka kouté chè : À vouloir payer toujours moins (et perdre en qualité), on finit par dépenser plus (car il faut réparer ou racheter).
Chien pa ka fé chat : Les chiens ne font pas des chats
Chat pa la, rat ka bay bal : Quand le chat n’est pas là, les souris dansent !
Et surtout, n’ayez pas peur de faire des fautes de grammaire ou de ne pas avoir la bonne intonation lors de votre voyage. Si vous avez envie d’apprendre le créole martiniquais, son vocabulaire, ses expressions et ses proverbes uniques, toutes les occasions seront bonnes.
D’ailleurs, que diriez-vous de commencer autour d’un ti-punch dans l’une des distilleries de l’île ?
Alô ba mwen an CRS souplé ! (Donnez-moi un ti-punch, s’il vous plaît, CRS=citron, rhum, sucre)
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